LES HEURES PROPICES

Cordes et lames sensibles.
Vibraphoniste de premier plan, sollicité par exemple par le Vienna Art Orchestra pendant dix ans, chef d’orchestre (il a dirigé l’Orchestre National de Jazz de 2005 à 2008), Franck Tortiller a souhaité s’associer dans un cadre plus intime avec le guitariste Misja Fitzgerald-Michel. « Nous avons décidé d’un commun accord de jouer dans l’esprit d’un rapport acoustique, avec le moins d’effets possible afin de retrouver le son naturel de nos instruments, sans artifices, nous permettant de nous exprimer pleinement dans la musique. C’est une musique emprunte de solennité, qui refuse l’austérité. Nous n’avons pas voulu tomber dans le spectaculaire mais trouver cette façon de jouer une musique aux confins du jazz et de la folk, recueillie, enrichie de refrains et de mélodies qui s’emparent de nos mémoires, pratiquer une certaine forme de lenteur, de dépouillement, prendre le temps des notes et du silence, jouer avec la pulsation du souffle, expirer, inspirer, donner aussi cette énergie du duo qui nous rassemble et nous ressemble. C’est notre manière de faire de la musique vivante, pleine d’espoir et de vie, la joie de jouer ensemble avec ce titre qui est le reflet de nos envies : « les heures propices ». Il en résulte un dialogue de très haute tenue, mené par deux instrumentistes discrets mais majeurs qui conjuguent la spontanéité rythmique du jazz avec la fraîcheur d’une inspiration folk.